Thomas Beddoes to Davies Giddy, [late February 1792]
J’ai eté, il n’y a pas longtemps, dans le cas de me rendre a l’Oxford. Je n’y ai pas demeuré que peu de jours. Il y regnoit partout une [xxxx] morne silence & il faisoit un tems affreux. Smith s’en etoit allé a Londres. Le Maître etoit absent: pour moi, comme je n’ai pas cru qu’ aucun devoir ou public ou privé su imposoit l’obligation à chercher <sur son sujet> des reseignemens plus particuliers, je n’en sais rien advantage – Oui, ma foi, vous n’avez pas tort a dire qu’on avoit de<s>approveé mes idees sur des hôpitaux – l’import c’etoit s’exprimer bien foiblement – on les a envisage avec cette sainte horreur avec laquelle l’Ignorance a si souvent reque la verité a sa naissance. Mais croyez-moi, (& assurement vous ne refuserez pas à m’en croire) cela m’est egal. Je soupçonnerons meme la justesse de beaucoup de mes opinions, si on les approvoit dan nos monastises protestans. J’ai appris avec beaucoup de douleur que ce pauvre enfant de Wilton se trouvoit dans une condition aussi deplorable. Voir une fille avec une jolie physiognomie, & avec un teint un peu delicat, d’eu devenit fou, se resigner son traitement au college, dire un adieu eternal à ses etudes theologiques, n’etoit que l’affaire d’un seul moment. Adams m’a dit qu’assurement il la marieroit, & moi, je crains bien que l’ennui & peut-être aussi le pauvreté ne viendront <bientot> se mêler avec leurs affairs domestiques.
J’etois sur le point de partir pour Paris avec un capitain des vaisseaux du roi qui parle François parfaitement bien, il a beaucoup de bon sens & par consequent ne peut qu’être un democrate decidé. Mais tout-à-coup mon homme se trouve malade & ne sera pas du etat d’entreprendre un si long voyage avant l’arrivé de la belle saison.
C’est une chose etonnante combien nos M.P. sont des ignorans. Je ne sais si on me flatte ou si on se moque de moi – mais on m’a dit que je suis parvenu à d’en donner a deux une idee beaucoup moins advantageuse de notre bien heureuse constitution. Il y a une verité dont nous pouvons être surs. Jamais parviendrons nous á les instruire par des longues & severes dissertations. Jamais ils ne les lirant. Il faut les considerer comme des enfans qu’on instruit en badinant, par de explications familieres & en leur presentant que peu de choses a la fois.
On fabrique des armes pour la nation Françoise dans tous les ateliers a Birmingham. On a donné des orders à eu continuer la fabrication dans tous les evenemens car enfin on a pris la determination de faire de tels preparitifs que jamais les despotes n’oserent pas a renouveller les inquietudes de people François. Pour moi, j’ai ete assez pardi à soutenir qu’il n’y auroit pas de guerre, que les petits despots se prosterineroient aux pieds de la France: & quant a l’Empereur, qu’il ne consueltroit son autorité chançelante a la fortune des armes. Il a beaucoup plus a craindre des accidens incalculable de la guerre que les François. Un seul echec lui seroit funeste; il inspizeroit ses capeaus avec une ardeur nouvelle. Beaucoup davantages de ses soldats desertereroient. C’est pourquoi je pense par exemple que des le moment qu’il trouvera que ses menaces & les sourdes mencés de son politique rampant seront vaines qu’il se retraitera –
J’espere que dans l’huitaine je serai en etat de vous faire parvenir quelques numeros de la Gazette Nationale. Je desire beaucoup a vous mettre a meme a porter un jugement sur la façon d’envisager les objets de politique de l’assemblée. J’ai entendre beaucoup d’inculpations contre elle, mais je ne crois pas qu’elles sont fondées san doute, ni eux ni leurs predecesseurs ont eté excepts des erreurs. Mais quand j’ai demande – Mais, Monsieur, qu’est ce que vous auriez fait de mieux au sujet des emigrans & de la guerre dont on menace la nation – ? – jamais je n’ai reçu de reponse satisfaisante. Peut être qu’ils ont rendu des mauvais decrets Mais jamais ils n’y ont persistés & meme le nombre de tells decrets est-il tres inconsiderable – Dans huitaine je vous ecrirai plus en longue – Votre ami
Thomas Beddoes
MS: Cornish Archives MS DG 41/24